Enquête. Face à la crise, l’économie de proximité plie mais ne rompt pas

Enquête. Face à la crise, l’économie de proximité plie mais ne rompt pas

Actualités
Publié le 1 mars 2021

L’heure du bilan de l’année 2020 est arrivée. Une enquête U2P – XERFI, menée en janvier 2021 auprès de 6200 artisans, commerçants de proximité et professionnels libéraux, révèle à la fois l’ampleur des baisses d’activité, variable selon les secteurs, les dispositifs auxquels les entreprises ont recouru pour y faire face, et les mesures attendues pour la suite.

Ainsi, 71 % des chefs d’entreprise de proximité font état d’une baisse de chiffre d’affaires et cette diminution est supérieure à 50 % pour 13 % d’entre eux. Sur l’ensemble de l’année 2020, l’activité des entreprises de proximité s’affiche à -12,5 %. Le secteur le plus touché est celui des hôtels, cafés, restaurants dont le chiffre d’affaires s’est contracté de 55 %. À l’autre extrémité, 68% des commerçants de l’alimentation ont réussi à maintenir ou à développer leur activité (+1,5% en moyenne) par rapport à 2019.

En dépit de leurs résultats globalement inquiétants, les entreprises de proximité ont montré une forte résilience sur le plan de l’emploi. En effet, 36 % d’entre elles n’ont rien modifié à la situation pré Covid-19, 63 % ont eu recours à de l’activité partielle pour tout ou partie du personnel, et seulement 2 % ont dû licencier (maximum de 7 % pour les hôteliers, cafetiers, restaurateurs).   

De même, les artisans, commerçants de proximité et professionnels libéraux se montrent relativement rassurants quant à la situation de leurs entreprises. C’est ainsi qu’une majorité (52 %) d’entre eux considèrent que la situation financière de leur entreprise est saine. Un quart a subi d’importantes baisses d’activité, mais comptent sur les dispositifs de soutien pour repartir en 2021. À l’inverse, 8 % estiment qu’ils ne seront pas en mesure de rembourser les aides contractées et 3 % anticipent une fermeture au cours des prochains mois. Il faut ainsi envisager la fermeture définitive de 90 000 entreprises (3 % de 3 millions d’entreprises de proximité).

Pour faire face à ces mois de crise, les dispositifs les plus utilisés par les chefs d’entreprise ont été le Fonds de solidarité sollicité par 41 % des chefs d’entreprise, les reports de cotisations sociales et fiscales (un tiers des entreprises), le Prêt garanti par l’État (17 %), les reports de prêts bancaires (13 %), les aides territoriales (13 %), et les demandes de suspension de loyers professionnels (6 %). Dans l’hôtellerie-restauration, ce sont même 90 % des entreprises qui ont disposé du Fonds de solidarité, et 63 % du PGE. On note par ailleurs que 45 % de ceux qui ont souscrit à un PGE ne l’ont pas encore consommé, mais que ceux qui l’ont utilisé, l’ont consommé en moyenne à 70 %.

Ajoutons que dans la gestion de la crise du coronavirus, les personnes consultées saluent majoritairement l’action des assemblées territoriales (2,6/5), devant celle des organisations professionnelles et interprofessionnelles (2,5), le gouvernement et les préfectures (2,4), les chambres consulaires (2,1), et sans surprise, pour finir, les banques et organismes de crédit (2) ainsi que les assurances (1,8).

Pour entrevoir le bout du tunnel, les attentes des entreprises de proximité sont claires : 68 % des artisans, des commerçants et des professionnels libéraux demandent le maintien du Fonds de solidarité pour toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires demeure inférieur de 50 % à son niveau de 2019. Ils sont 60 % à réclamer une annulation des charges sociales de l’année 2020 pour les entreprises qui ont subi des fermetures administratives et 32% à souhaiter le maintien de l’activité partielle en 2021.

« Les entreprises de proximité ont su être agiles et les mesures d’accompagnement des pouvoirs publics se sont révélées bénéfiques. Mais les croire tirées d’affaire serait une grave erreur, car elles sont en équilibre précaire. Si certains dispositifs, et en particulier l’activité partielle, ne sont pas maintenus jusqu’à la fin de l’année, elles pourraient ne pas survivre aux prochains mois », s’inquiète Dominique Métayer, Président de l’U2P.

Dominique Métayer, nouveau président de l’U2P

Dominique Métayer succède à Laurent Munerot à la tête de l’U2P.

Le Conseil national de l’U2P, réuni le 19 janvier 2021, a désigné son président en la personne de Dominique Métayer qui assurera cette mission pour les quatre années à venir. Maçon de profession, Dominique Métayer a été choisi par la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) pour accéder à la présidence de l’U2P. En effet, conformément aux statuts de l’U2P, la présidence est assurée à tour de rôle par le représentant de chacun des quatre membres fondateurs et actif de l’U2P : la CAPEB, la CGAD, la CNAMS et l’UNAPL.

Âgé de 66 ans Dominique Métayer a été membre du Conseil national, la principale instance de décision de l’U2P, de 2010 à 2020, et trésorier de 2019 à 2020. De même, il a été membre du Conseil d’administration de la CAPEB de 2002 à 2020 et a assuré les fonctions de trésorier (2007 – 2014) puis de vice-président (2015-2020).

NOTRE NOUVELLEAPPLICATION
Bientôt disponible
sur Apple

NOTRE NOUVELLEAPPLICATION
Bientôt disponible
sur Apple